HUFFPOST 30/12/2019
Le goût autoproclamé de l’écrivain Gabriel Matzneff, aujourd’hui âgé de 83 ans, pour les jeunes filles et les jeunes garçons n’a jamais fait ciller le monde de l’édition. Mais la sortie prévue le 2 janvier de “Consentement”, où l’éditrice Vanessa Springora décrit comment elle a été séduite par Gabriel Matzneff, presque quinquagénaire, alors qu’elle avait 14 ans, alimente aujourd’hui un débat à ce sujet.
Il est notamment question d’une émission d’Apostrophes de 1990 au cours de laquelle Bernard Pivot interroge sur un ton badin l’écrivain sur son attirance sexuelle pour les “moins de 16 ans” . C ‘est précisément ce ton qu’un certain nombre d’internautes reprochent à l’ ancien animateur d’Apostrophes.
Dans un texte adressé au JDD, Bernard Pivot répond à ces critiques » Animateur d’émissions littéraires à la télévision, il m’aurait fallu beaucoup de lucidité et une grande force de caractère pour me soustraire aux dérives d’une liberté dont s’accommodaient tout autant mes confrères de la presse écrite et des radios. Ces qualités, je ne les ai pas eues. Je le regrette évidemment, ayant de surcroît le sentiment de n’avoir pas eu les mots qu’il fallait”, ajoute l’ancien animateur d’Apostrophes.
“Après Mai 68 dont le slogan majeur était ‘il est interdit d’interdire’, des livres comme ceux de Gabriel Matzneff ont été publiés sans que la justice n’intervienne, sans même que les associations de défense de l’enfance et de la famille ne protestent”, explique Bernard Pivot. “On a même vu les plus grands écrivains de l’époque pétitionner pour la libération de trois hommes emprisonnés pour avoir eu des relations sexuelles avec de jeunes adolescents. Le monde des livres et la littérature se jugeaient alors au dessus des lois et de la morale”, ajoute-t-il.
Il faut préciser aussi que, dans la même émission de 1990, Bernard Pivot laisse s’exprimer sans l’interrompre, Denise Bombardier qui reproche vivement à Matzneff ses comportements sexuels.
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